Examen régional de Meknès 2010
"Le dernier jour d'un condamné"
Prof : ID BLLA Lahcen
TEXTE : Chapitre VI
Je me suis dit :
-Puisque j'ai le moyen d'écrire, pourquoi ne le
ferais-je pas ? Mais quoi écrire ? Pris entre quatre murailles de pierre nue et
froide (...) seul à seul avec une idée, une idée de crime et de châtiment, de
meurtre et de mort ! Est-ce que je puis avoir quelque chose à dire, moi qui
n'ai plus rien à faire dans ce monde ? Et que trouverai-je dans ce cerveau
flétri et vide qui vaille la peine d'être écrit ?
Pourquoi non ? Si tout, autour de moi, est
monotone et décoloré, n'y a-t-il pas en moi une tempête, une lutte, une
tragédie ? Cette idée fixe qui me possède ne se présente-t-elle pas à moi à
chaque heure, à chaque instant, sous une nouvelle forme, toujours plus hideuse
et plus ensanglantée à mesure que le terme approche pourquoi n'essaierais-je
pas de me dire à moi-même tout ce que j'éprouve de violent et d'inconnu dans la
situation abandonnée où me voilà ? Certes, la matière est riche ; et, si
abrégée que soit ma vie, il y aura bien encore dans les angoisses, dans les
terreurs, dans les tortures qui la rempliront, de cette heure à la dernière, de
quoi user cette plume et tarir cet encrier. - D'ailleurs, ces angoisses, le
seul moyen d'en moins souffrir, c'est de les observer, et les peindre m'en
distraira.
Et puis, ce que j'écrirai ainsi ne sera peut-être
pas inutile. Ce journal de mes souffrances, heure par heure, minute par minute,
supplice par supplice, si j'ai la force de le mener jusqu'au moment où il me
sera physiquement impossible de continuer, cette histoire, nécessairement
inachevée, mais aussi complète que possible, de mes sensations, ne
portera-t-elle point avec elle un grand et profond enseignement ? N'y aura-t-il
pas dans ce procès-verbal de la pensée agonisante, dans cette progression
toujours croissante de douleurs, dans cette espèce d'autopsie intellectuelle
d'un condamné, plus d'une leçon pour ceux qui condamnent ? Peut-être cette
lecture leur rendra-t-elle la main moins légère, quand il s'agira quelque autre
fois de jeter une tête qui pense, une tête d'homme, dans ce qu'ils appellent la
balance de la justice ? Peut-être n'ont-ils jamais réfléchi, les malheureux, à
cette lente succession de tortures que renferme la formule expéditive d'un
arrêt de mort ? Se sont-ils jamais seulement arrêtés à cette idée poignante que
dans l'homme qu'ils retranchent il y a une intelligence ; une intelligence qui
avait compté sur la vie, une âme qui ne s'est point disposée pour la mort ?
Non. Ils ne voient dans tout cela que la chute verticale d'un couteau
triangulaire, et pensent sans doute que pour le condamné il n'y a rien avant,
rien après.
Ces feuilles les détromperont. Publiées peut-être
un jour, elles arrêteront quelques moments leur esprit sur les souffrances de l’esprit
; car ce sont celles-là qu'ils ne soupçonnent pas. Ils sont triomphants de
pouvoir tuer sans presque faire souffrir le corps. Hé ! C'est bien de cela
qu'il s’agit ! Qu'est-ce que la douleur physique près de la douleur morale !
Horreur et pitié, des lois faites ainsi ! Un jour viendra, et peut-être ces
Mémoires, derniers confidents d'un misérable, y auront-ils contribué...
À moins qu'après ma mort le vent ne joue dans le
préau avec ces morceaux de papier souillés de boue, ou qu'ils n'aillent pourrir
à la pluie, collés en étoiles à la vitre cassée d'un guichetier.
I-
ETUDE DE TEXTE (10PTS) :
Relisez
le texte et répondez aux questions suivantes :
1) Victor
Hugo est un grand écrivain français : Quand et où est-il né ? (0,25 pt x 2)
-Citez une de ses œuvres autres que « Le Dernier Jour d'un
Condamné ». (0,5pt)
-Quand et où est-il mort ? (0,25 pt x 2)
2) D'après
votre lecture de l'œuvre :
-Qui est le narrateur ?
-Où se trouve-t-il ? 0,5 pt
3) a) Quel
genre d'écrit le narrateur décide-t-il de produire ?
b) Dans
quel but le fera-t-il ? 1 pt
4) a) Relevez
une comparaison employée dans le passage allant de
« Cette idée fixe ... » à « ...à mesure que le terme approche
? »
b) Quelle
idée cette comparaison met-elle en relief ? 1 pt
5) Relevez
dans le texte quatre termes ou expressions appartenant au champ lexical de
l'écriture. 1 pt
6) a) La
tâche de l'écriture est-elle sans difficultés pour le narrateur ?
b) Dégagez
du texte deux arguments pour justifier votre réponse. 1 pt
7) a) Quel
type de phrases est dominant dans le texte ?
b) Quelle
idée ce type de phrases met-il en valeur ? 1 pt
8) a) Donnez
deux sentiments éprouvés par le narrateur.
b) Qu'est-ce
qui est à l'origine de chacun d’eux ? 1 pt
9) a) Découpez
le texte en deux parties.
b) Donnez
un titre à chacune d'elles. 1 pt
10) a) À
qui le narrateur désire-t-il adresser ses écrits ?
b) Donnez
une raison avancée à ce sujet. 1 pt
Corrigé de l'examen :
1) Victor
Hugo est un grand écrivain français : Quand et où est-il né ? (0,25 pt x 2)
-Il est né en 1802 à Besançon.
-Citez une de ses œuvres autre que « Le Dernier Jour d'un
Condamné ». (0,5pt)
-« Les misérables »,
-Quand et où est-il mort ? (0,25 pt x 2)
-Il est mort en 1885 à Paris.
2) D'après
votre lecture de l'œuvre :
-Qui est le narrateur ?
-Le narrateur est un condamné à mort.
-Où se trouve-t-il ? 0,5 pt
-Il se trouve dans la prison de Bicêtre.
3) a) Quel genre d'écrit
le narrateur décide-t-il de produire ?
a) Il décide
d’écrire un journal, (un récit) : « le journal de ses souffrances ».
b) Dans
quel but le fera-t-il? 1 pt
b) Pour oublier
ses angoisses et pour donner une leçon aux juges.
4) a) Relevez une
comparaison employée dans le passage allant de
« Cette idée fixe ... » à « ...à mesure que le terme approche? »
-« Cette idée fixe qui me possède … toujours plus hideuse et plus ensanglantée »
b) Quelle
idée cette comparaison met-elle en relief ? 1 pt
-Les souffrances de plus en plus grandes qu’endure le condamné à
mesure que la fin approche.
5) Relevez
dans le texte quatre termes ou expressions appartenant au champ lexical de
l'écriture. 1 pt
-écrire, écrit, plume, journal.
6) a) La tâche de
l'écriture est-elle sans difficultés pour le narrateur ?
-La tâche de l’écriture est difficile pour le narrateur.
b) Dégagez
du texte deux arguments pour justifier votre réponse. 1 pt
1-Inutilité de l’écriture : « Est-ce que je puis avoir quelque
chose à dire, moi qui n'ai plus rien à faire dans ce monde ? »
2-Incapacité de l’écriture : « Et que trouverai-je dans ce
cerveau flétri et vide qui vaille la peine d'être écrit ? »
7) a) Quel type de phrases
est dominant dans le texte ?
-Phrases interrogatives.
b) Quelle
idée ce type de phrases met-il en valeur ? 1 pt
-Ces phrases interrogatives mettent en valeur
l’angoisse, la peur et la souffrance du condamné.
8) a) Donnez deux
sentiments éprouvés par le narrateur.
1-Un sentiment d’angoisse.
2-Un sentiment d’utilité.
b) Qu'est-ce
qui est à l'origine de chacun d'eux? 1 pt
1- Les douleurs physiques et morales du condamné.
2- Le désir de contribuer à changer les lois.
9) a) Découpez le texte en
deux parties.
1-« Je me suis dit : ……..c'est de les observer, et les peindre
m'en distraira ».
2-« Et puis, ce que j'écrirai ainsi ne sera peut-être pas
inutile …… à la vitre cassée d'un guichetier ».
b) Donnez
un titre à chacune d'elles. 1 pt
1-La décision d’écrire son journal.
2-Les raisons d’écrire son journal.
10) a) À qui le narrateur
désire-t-il adresser ses écrits ?
a) Le narrateur désire adresser ses écrits aux personnes qui
condamnent / au personnes qui sont avec la peine de mort.
b) Donnez
une raison avancée à ce sujet. 1 pt
b) Contribuer à changer la loi pour prendre en considération la
douleur morale./ abolir la peine de mort.
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